Économie Classique & Sociale

L’avis du jury du HERA Award Sustainable Economy 2025

Le jury souhaite distinguer le travail d’Anaïs Couronné qu’il juge remarquable tant par l’enjeu majeur traité que par l’approche adoptée par l’autrice, à la fois critique, constructive et force de propositions solides. Dans son mémoire, l’autrice propose dans un premier temps une analyse complète de toutes les subventions aux combustibles fossiles en Belgique (avec une attention particulière au secteur du gaz naturel pour la consommation résidentielle), de leurs origines, de leurs mécanismes de fonctionnement sous-jacents et de leurs impacts potentiels sur l’environnement. A partir de cette analyse, l’autrice propose une série de recommandations en vue d’éliminer progressivement ces subventions.

Le jury considère la problématique traitée comme cruciale et clé pour répondre aux enjeux  environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Anaïs Couronné s’y attèle de façon convaincante : son mémoire est marquant par sa complétude, son approche technique rigoureuse et surtout sa prise en compte des enjeux sociaux à côté des objectifs environnementaux poursuivis. L’autrice propose des analyses rigoureuses et des solutions concrètes et applicables. Le jury souligne la prise en compte sérieuse dans les propositions avancées de la dimensions sociale : les propositions alternatives aux subventions fossiles sont bien calculées, avec une vision sur le long terme et une inclusion des personnes précaires, y compris dans le secteur locatif.

Le jury suggère de compléter ce travail pointu par une réflexion sur nos modes et habitudes de consommation énergétique et par une approche plus qualitative – par exemple à travers une série d’entretiens – afin de confronter les recommandations formulées aux différentes parties prenantes concernées par ces recommandations.

L’autrice propose une réelle politique cohérente, ordonnée et relativement directement implémentable qui prend en compte les dimensions économiques, environnementales et sociales. Le jury estime que ce travail, grâce au modèle proposé impliquant une prévisibilité, de la transparence, une vision à long terme, des ajustements possibles et un accompagnement des bénéficiaires, constitue un outil précieux pour les décideur·euses politiques, auprès de qui il encourage la diffusion.

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L’avis du jury du HERA Award Sustainable Economy | Social Economy 2025 

Le jury du HERA Award Sustainable Economy | Social Economy félicite Zoé Rossion pour son mémoire portant sur l’insertion socio-professionnelle des personnes porteuses de handicap invisible dans les entreprises d’économie sociale. Le jury a particulièrement été sensible à cette thématique couvrant un sujet à la fois original, peu traité – contrairement au handicap « visible » - et crucial, suscitant des débats et questionnements enrichissants autour du handicap invisible. Le jury a apprécié l’approche très humaine et émouvante de l’autrice et souhaite mettre en lumière la thématique traitée.

L’approche qualitative adoptée par Zoé Rossion lui permet de proposer une analyse fine et subtile de cet enjeu complexe. Si le travail se veut essentiellement exploratoire, le jury souhaite souligner le travail notable fourni par Zoé Rossion pour mener pas moins de 18 entretiens qualitatifs – apportant une première approche intéressante et instructive de la problématique traitée. Même si les conclusions demeurent dans le cadre restreint de l’économie sociale, elles n’en sont pas moins porteuses d’impact au-delà des entreprises d’économie sociale et inspirantes pour l’ensemble du marché du travail.

Le jury encourage le développement de ces premières analyses, notamment en y développant davantage la vision systémique (intégration de la dimension environnementale par exemple) et étant force de propositions et pistes pour relever les défis subsistant à l’intégration des personnes porteuses de handicap invisible, non seulement dans les entreprises d’économie sociale qui peuvent servir d’exemples et de moteurs en la matière, mais également dans les entreprises traditionnelles.

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L’avis du jury du HERA Award Sustainable Economy | Social Economy 2025 

Pour la deuxième édition du HERA Award Sustainable Economy | Social Economy, le jury souhaite distinguer le mémoire de Lucien Rayp qui propose à la fois une analyse critique du modèle capitaliste et une proposition de modèle alternatif fondée sur l’analyse d’un cas concret exemplaire : la coopérative Terre-en-Vue. Dans son mémoire, l’auteur propose tout d’abord une analyse fine de la gestion du foncier agricole selon le système économique capitaliste traditionnel permettant d’en comprendre de façon claire et précise les rouages et les limites intrinsèques. L’auteur étudie ensuite dans quelle mesure un changement de paradigme peut répondre à ses limites et proposer une autre vision grâce aux principes de l’économie sociale.

Le jury souligne l’enjeu particulièrement majeur traité dans le mémoire, spécifiquement pour un pays comme la Belgique : l’accès à la terre pour les exploitations agricoles, condition première pour garantir la résiliences de nos systèmes alimentaires. Le mémoire propose une approche tant économique que sociale et politique pour explorer des pistes concrètes et solides pour sortir les terres agricoles du jeu spéculatif et les transformer en biens communs, à travers l’étude du modèle de la coopérative Terre-en-Vue.

Le jury a particulièrement apprécié le travail de déconstruction du modèle capitaliste effectué par Lucien Rayp, complété par une étude poussée d’un modèle alternatif non seulement exemplaire mais également viable. Par cette approche allant du global (analyse du modèle capitaliste) au local (analyse d’une initiative incarnant un modèle économique alternatif), l’auteur propose un travail inspirant et constructif qu’il serait intéressant de diffuser largement pour soutenir l’impact et encourager la multiplication d’approches similaires.

Enfin, le jury souligne l’implication de l’auteur dans son travail, sa maîtrise des enjeux multiples et complexes liés à son champ de recherche ainsi que l’éloge porté à l’initiative d’économie sociale qu’est la coopérative Terre-en-Vue.

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L'avis du jury du HERA Award Sustainable Behaviour 2025

Le jury apprécie l’approche de ce mémoire centrée sur les individus et leurs motivations à adopter des comportements écologiques. Via des entretiens, Antoine Habay cherche à comprendre les acteur·ices finaux·ales, précisément les client·es d’un maraîcher bio. Pour ce faire, il a étudié 3 modèles-types de consommateur·ices en fonction du sens donné à leur pratique : le modèle du/de la client·e épicurien·ne (hédonisme), le modèle du/de la client·e holistique et le modèle du/de la client·e en posture de care. Cette typologisation attire l’attention sur l’importance de prendre en compte différents groupes sociaux – autres que ceux étiquetés « écolos-bobos » –, souvent non pris en compte dans la communication sur l’alimentation et mobilise une approche sociologique de l’alimentation : les comportements écologiques peuvent être motivés par des valeurs non directement liées à l’écologie, comme le goût ou la convivialité. Ce mémoire ouvre ainsi des pistes comportementales concrètes. 

L’analyse comportementale présente dans le mémoire aurait pu être davantage approfondie, notamment par la mobilisation d’une méthodologie plus rigoureuse. 

L’un des points forts du travail réside dans sa capacité à ouvrir de nouveaux imaginaires autour de l’écologie et de l’alimentation, en s’éloignant du récit punitif souvent associé au développement durable. Le choix de mettre en avant trois univers distincts illustre cette volonté de diversifier les récits et d’inspirer des comportements souhaitables pour des raisons variées. Le travail d’Antoine propose une histoire positive autour de l’alimentation durable, piste particulièrement intéressante pour faire évoluer les comportements vers plus de durabilité. 

A télécharger :  Avis complet du jury du HERA Award Sustainable Behaviour

L'avis du jury du HERA Award Sustainable Behaviour 2024

Le jury souhaite saluer le mémoire de Marie Scohier pour son approche analytique utilisant différents modèles et proposant un outil utile et actionnable. En effet, son travail de fin d’études examine comment les universités peuvent promouvoir la durabilité en se concentrant spécifiquement sur la gestion des campus, en mettant l'accent sur les flux de ressources, leur dynamique et leur possible gestion durable (ex. gestion des déchets et circulation des produits). Comme délivrable, elle propose un modèle d'économie circulaire adapté aux campus, recueille des pratiques durables déjà mises en œuvre dans des universités engagées, et analyse les enseignements clés pour guider les décisions et actions visant à favoriser la durabilité sur les campus universitaires. Son mémoire a été fortement apprécié pour son analyse approfondie, qui se base sur différents modèles pour explorer les changements de comportement, ainsi que pour l’identification de pistes et outils concrets. Cependant, le mémoire se concentre sur le changement des institutions plus que sur les changements des comportements des individus (étudiant·es, professeur·es...), ce qui place le travail à la limite du champ d’application du HERA Award Sustainable Behaviour. Dans ce contexte, le jury encourage vivement les futur·e·s candidat·e·s à accorder une attention particulière à placer l’individu au centre de la notion de changement de comportement, car l’impact est crucial face aux défis sociétaux et environnementaux.

A télécharger : Avis complet du jury du HERA Award Sustainable Behaviour 2024

L'avis du jury du HERA Award Sustainable Economy et du HERA Award Sustainable Economy | Social Economy 2024

Le jury souhaite distinguer le travail de Juliette Van Ypersele qui propose une réflexion audacieuse et critique ainsi qu’une démarche réellement disruptive pour questionner notre modèle économique et social. L’autrice s’attaque à un enjeu éminemment majeur et complexe : celui de non seulement questionner le modèle économique dominant actuel mais d’également envisager un réel changement de paradigme en étant force de proposition. L’autrice propose une critique non seulement fondée mais aussi très bien étayée de la vision idéologique productiviste de l’emploi et des travailleurs. Se faisant, elle met en avant une autre vision possible du travail en remettant les valeurs éco-sociales au centre d’un modèle post-productiviste. Si l’accent est logiquement mis sur la dimension sociale à travers l’enjeu du changement de paradigme vers davantage de justice sociale, le jury souligne aussi le caractère intrinsèquement systémique de la problématique de recherche. Le jury est particulièrement séduit par l’approche juridique qui donne un éclairage particulier à cet enjeu économique fondamental et permet de mettre en lumière et de questionner de façon pointue et originale des notions liées à l’idéologie productiviste quotidiennement utilisées sans jamais être questionnées. L’étude menée par l’autrice est bien construite et de grande qualité : l’angle juridique – soutenu par une contextualisation historique rigoureuse, précise et pertinente – est innovant et intellectuellement intéressant et stimulant. Le jury aurait toutefois aimé voir cette analyse très poussée et d’une grande maturité être étoffée de témoignages d’acteur·ice·s de terrain afin d’ancrer le travail dans les réalités et les contraintes concrètes du terrain. L’autrice propose une critique essentielle mais absolue, qui pourrait être nuancée par l’intégration des contraintes de financement (par ex. financement des mesures sociales, du financement de la dette, etc.). Enfin, le jury invite à la poursuite de ce travail qui suscite d’autres questionnements et ouvre le champ des possibles – et c’est notamment ce qui fait tout son intérêt et sa pertinence.

A télécharger : Avis complet du jury du HERA Award Sustainable Economy et du HERA Award Sustainable Economy | Social Economy 2024

L'avis du jury du HERA Award Sustainable Design 2024

Le jury félicite Ségolène D’Hooghe pour son mémoire qu’il estime particulièrement mobilisateur sur la question des impacts environnementaux du transport aérien, qu’elle aborde à travers le prisme des voyages estudiantins effectués dans le cadre du programme Erasmus. L’enjeu est expliqué de manière convaincante : la mise en parallèle de la pollution causée par l’aviation avec l’ambition légitime de la mobilité étudiante (ouverture sur le monde, création de liens entre les étudiant·e·s, échanges internationaux entre universités), traduit les paradoxes auxquels nous confronte la transition écologique. Il nous rappelle l’importance de nous poser la question de notre impact dans les petits gestes du quotidien. Le jury a beaucoup aimé l’engagement palpable de Ségolène dans son sujet d’étude, qui la concerne directement et qu’elle a traité sous tous les angles (social, environnemental, économique). Le calcul de l’empreinte carbone et la visualisation claire des trajets étudiés l’ont aussi convaincu. La solution que Ségolène designe, l’«Erasmus bus», est intéressante à plusieurs niveaux : simple, implémentable dès demain, créatrice de liens entre les étudiant·e·s (sur le même principe que les voyages au ski) ; elle responsabilise les institutions (via la prise en compte plus globale de l’impact environnemental des universités dans leurs projets) et pas uniquement les individus (étudiant·e·s) ; elle encourage aussi les partenariats non seulement économiques (avec des plateformes comme Blablacar ou Flixbus), mais également institutionnels (entre universités européennes). Le jury perçoit beaucoup de potentiel dans ce mémoire et dans ce projet, qu’il serait intéressant de voir aboutir à une échelle européenne.

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L'avis du jury du HERA Doctoral Thesis Award et du Special HERA Award Brussels for Future Generations 2024

Pour ce prix de thèse spécialement consacré à Bruxelles, le jury souhaite mettre en lumière la thèse de Coralie Muylaert qui adresse un enjeu majeur de société, peu traité et pourtant crucial compte tenu des impacts de l’industrie de la mode – tant au niveau environnemental, social qu’économique. Cet enjeu se révèle par ailleurs particulièrement prégnant dans un contexte urbain, a fortiori dans une capitale comme Bruxelles, qui présente une forte densité d’offre en matière d’habillement. Ce terrain est à la fois propice à l’explosion de la fast fashion et au déploiement d’offres alternatives basées sur l’économie de la fonctionnalité. L’originalité et le grand intérêt de cette thèse résident dans l’approche socio-culturelle et comportementale qui permet d’identifier, de comprendre et d’analyser, grâce à un travail d’enquête riche, les barrières au développement de l’économie de la fonctionnalité dans le domaine de l’habillement. L’autrice intègre judicieusement dans son analyse les dimensions sociales, économiques et de participation. La démarche participative de la recherche intégrant les expertises des acteurs de terrain (consommateurs et professionnels du secteur) permet à l’autrice d’identifier les leviers d’action pour développer une innovation soutenable (les vêtithèques) et d’apporter une contribution importante à la littérature sur l’économie de la fonctionnalité. Lejury regrette toutefois que la dimension environnementale soit moins présente, là où l’impact de l’industrie de la mode sur l’environnement est colossal. Le jury aurait également aimé lire une discussion plus générale sur l’économie de la fonctionnalité, sur les spécificités de celle-ci en fonction des biens proposés. Enfin, le jury apprécie les propositions de valorisation des résultats de la thèse qui sont ancrées dans l’économie bruxelloise via des collaborations avec des bibliothèques communales ou des structures existantes comme les Petits Riens, une vulgarisation auprès des consommateurs ou encore une diffusion des résultats de recherche auprès des institutions et autorités publiques bruxelloises.

A télécharger : Avis complet du jury du HERA Doctoral Thesis Award et du Special HERA Award Brussels for Future Generations 2024