Design

L'avis du jury du HERA Award Sustainable Design 2025

L’ensemble du jury félicite Laura Stevens pour son travail, qui explore le compostage humain : il s’agit d’un mode de sépulture écologique, se présentant comme une alternative à l’inhumation et à la crémation qui séparent la vie (de l’être humain) du vivant (la nature). En abordant certaines de nos pratiques funéraires et leurs impacts environnementaux, elle nous interpelle, d’une façon à la fois très personnelle et universelle : celui de la mort. À travers le choix de ce thème, elle met en exergue que la pensée à 360° n’a aucune frontière et peut (doit) s’appliquer à toutes les thématiques de nos sociétés, sans tabou. Avec simplicité, empathie et philosophie, ce mémoire questionne nos rites et cultures : il nous rappelle à tous et toutes que la mort fait partie intégrante de la vie et propose une manière de l’embellir. Un réel coup de cœur pour le jury qui a pris un grand plaisir à le lire.

Outre un regard neuf et lumineux sur un sujet difficile et néanmoins majeur, le mémoire apporte une vision systémique sur le compostage humain, en abordant autant les aspects économiques (viabilité économique, investissements et coûts, impacts sur le marché et les métiers, comparaison des coûts entre enterrement « classique » et compostage) et environnementaux (émissions de gaz à effet de serre, particules et polluants de l’air, durabilité, réutilisation, pollution du sol, production locale) que les aspects humains (réflexion autour des rites funéraires, des besoins des personnes endeuillées, rapport à la nature, ramener la vie dans la mort) et de gouvernance participative (prise en compte des attentes des différent·es utilisateur·ices et opérateur·ices ainsi que de l’acceptabilité sociale, inclusion des différents cultes religieux, questions d’accessibilité, entretiens avec des personnes du terrain – agriculteur, fossoyeur, entreprise de pompe funèbre). Au-delà de son approche fouillée, passionnée et humaine, l’innovation principale du mémoire réside dans le design d’une solution implémentable, qui se développe progressivement aux États-Unis et en Allemagne, et que Laura Stevens tente de rendre désirable en Belgique.

En guise de pistes de développement du projet, le jury suggère d’investiguer davantage certains éléments techniques (quid des eaux et traitement des liquides par exemple ?) et de définir les étapes de l’intégration de cette nouvelle pratique funéraire au niveau législatif. Il espère en tout cas que ce travail pourra semer des petites graines dans l’esprit de l’opinion publique.

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L'avis du jury du HERA Award Sustainable Design

Le jury est impressionné par le mémoire de Lam Nguyen Le Hoai et Chaimae El Ouahidi, qui répond à un problème sociétal majeur – l’impact environnemental du secteur de la construction urbaine – en proposant un outil de diagnostic permettant d’appliquer les principes de l’éco-conception à l’échelle d’un quartier à Bruxelles. Ce faisant, elles traitent d’une question qui se pose dans les villes du monde entier et proposent une solution qui peut aider les décideur·euses à prendre des décisions éclairées.

Tout au long de leur travail, les autrices démontrent une méthodologie solide, une grande rigueur scientifique et une belle maîtrise de leur sujet. Le travail est d’une qualité professionnelle, à la hauteur (au moins) de ce que pourrait produire un bureau d’études ou de conseils renommé. L’outil proposé est non seulement extrêmement concret mais aussi très innovant. Les cas présentés permettent de se rendre compte de son utilité. Lam et Chaimae font également preuve de beaucoup de lucidité sur les lacunes et limites de leur étude et envisagent les perspectives de leur projet. Cette autocritique a été très appréciée par les membres du jury.

L’approche systémique est aussi à souligner, car le projet embrasse les quatre dimensions du développement durable : sociale (bien-être de la population en termes de santé, inclusivité, sécurité alimentaire, dans un contexte de pression environnemental, économique et de croissance démographique), environnementale (changement climatique, matériaux, déchets), économique (accessibilité du logement, économie locale) et participative (participation de la communauté, brochure pour guider les concepteur·ices et les client·es dans leurs décisions).

La présence d’un tel mémoire dans la catégorie Design peut surprendre, car sa démarche et sa thématique sont a priori plus caractéristiques de l’urbaniste que du designer. Le jury considère toutefois que ce projet mérite sa place dans cette catégorie, car il se concentre sur la conception d'un outil – un référentiel – en prenant en compte non seulement sa fonctionnalité mais aussi l'ergonomie et les usages par ses utilisateur·ices finaux·ales : les urbanistes et les politiques. Le jury espère d’ailleurs que les institutions publiques – à tous les niveaux (local, régional, fédéral, européen) – s’empareront de ce travail. Il estime que ce projet mérite d’être approfondi dans une thèse de doctorat et financé, par exemple par Innoviris ou une autre institution qui pourrait en tirer directement les enseignements.

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L'avis du jury du HERA Award Sustainable Design 2024

Le jury remercie Manon Wagneur pour le travail qu’elle a mené avec passion, de bout en bout, depuis l’analyse détaillée de la problématique (la douleur à la fois physique et mentale causée par une hémiplégie de l’épaule, conséquence fréquente des AVC) jusqu’au prototypage et au test de la solution mise en place pour les patient·e·s en souffrance (la conception d’un appareil orthopédique). Le mémoire est complet ; Manon ne se concentre, en effet, pas uniquement sur l’épaule, elle propose une solution qui facilite la vie quotidienne des patient·e·s dans sa globalité, en favorisant une autonomisation physique et un réconfort mental et, par là même, leur réintégration dans la société. Au-delà des qualités techniques du produit conçuet de l’approche adoptée – fine, dotée d’une dimension sociologique –, le jury a été sensible à la forme du mémoire : agréable à lire, fluide, beau et passeur d’une histoire, celle de la testeuse de la prothèse. Face à une population vieillissante, et donc malheureusement à un nombre croissant de personnes victimes de ce handicapdans le futur, l’enjeu étudié est réellement majeur et la proposition de ce mémoire possède un effet levier important

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L'avis du jury du HERA Award Sustainable Design 2024

Le travail d’Adrien Berlandi a été un animement salué par le jury en mettant en lumière une problématique dont on entend très peu parler alors que les chiffres sont effarants : l’impact environnemental et socialde l’industrie audiovisuelle est colossal et ce mémoire pousse à s’extraire de notre posture de simple spectateur·ice pour considérer l’ensemble de la chaîne de valeur du cinéma et l’envers de son décor de rêve.Truffé d’anecdotes et agréable à lire, le mémoire d’Adrien se présente surtout comme un très bon outil technique pour réaliser un film plus écologique, étape par étape (lumière, régie, etc.). Une attention particulière est portée à la dimension participative du processus de réalisation cinématographique, qu’Adrien pose d’entrée sur la couverture de son travail (« Et qu’est-ce que je peux faire à moi tout seul ? ») : au cours de sa recherche, il se rend compte que permettre à tou·te·s les acteur·ice·s de la chaîne de participer à la réalisation du film et imposer certaines contraintes « écologiques » contribuent à réduire les pratiques nocives tout en stimulant la créativité. Le jury a réellement été séduit par ce mémoire atypique et innovant par sa thématique. Il félicite Adrien de porter l’étendard de l’écologie et de la justice sociale dans sa profession. Le jury souhaite, à travers ce prix, encourager Adrien à poursuivre dans cette voie et envoyer un message plus politique. Son travailpeut avoir un effet levier s’il réussit à conscientiser et à fédérer le secteur autour de ses propositions. Le jury y voit même se dessiner le profil d’un métier à inventer, celui d’écoconcepteur·ice de film.

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L'avis du jury du HERA Award Sustainable Design 2023

Le jury félicite Florian Martin pour son mémoire portant sur un sujet pertinent et actuel :  la thématique du réemploi en général et son application au secteur des écoles d’art en particulier. Le jury souligne la qualité du premier chapitre du mémoire qu’il juge extrêmement bien conçu et écrit. L’auteur conceptualise, analyse puis met en pratique : il prend la peine d’y développer de façon rigoureuse des concepts théoriques et de les accompagner de façon systématique d’illustrations percutantes et pertinentes. Le jury apprécie le réel travail de transmission et de pédagogie effectué et estime, à ce titre, que le mémoire peut constituer un réel vecteur de changement. Le mémoire propose une belle synthèse de ce que peut être l’économie circulaire au sein d’une école d’art, notamment via des analyses de cycle de vie multidimensionnelles. Le jury apprécie également que l’auteur parle de sa pratique personnelle de la circularité et de son expérience de récupérathèque au sein de son école. Il aborde et critique de façon fine les pratiques pédagogiques de l’ESA Saint-Luc et est force de proposition pour améliorer la formation et l’accompagnement des étudiant·e·s. De par son approche à la fois personnelle et critique, Florian Martin propose une mise en perspective intéressante et une interpellation engagée pour une meilleure formation des futur·e·s designers aux enjeux de durabilité à travers les villages circulaires. Si le jury souligne que l’auteur a été jusqu’au bout de sa réflexion en analysant le système des villages circulaires dans son entièreté au sein de son école, il aurait aimé entrevoir dans les conclusions du mémoire des perspectives d’application en dehors du cadre scolaire.

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